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Fissures dans les BRICS : mon analyse reprise dans la chronique éco de RFI

Fissures dans les Brics
De gauche à droite, les cinq chefs d'Etat des puissances émergentes composant les Brics: Manmohan Singh (Inde), Xi Jinping (Chine), Jacob Zuma (Afrique du Sud, hôte du sommet de Durban), Dilma Roussef (Brésil), et Vladimir Poutine (Russie).

De gauche à droite, les cinq chefs d’Etat des puissances émergentes composant les Brics: Manmohan Singh (Inde), Xi Jinping (Chine), Jacob Zuma (Afrique du Sud, hôte du sommet de Durban), Dilma Roussef (Brésil), et Vladimir Poutine (Russie).

REUTERS/Rogan Ward

Après dix ans de croissance ultra rapide, ces grands émergents que sont les Brics sont-ils en train de s’assoupir ? Les bourses de ces pays enregistrent des chutes sévères depuis plusieurs semaines et chaque jour apporte un nouvel indicateur économique négatif pour l’un ou l’autre.

En Inde, la roupie dévisse. En Chine, les exportations déçoivent. Au Brésil, les prix s’enflamment. Et en Afrique du Sud, les tensions sociales grondent.

Rien ne va plus parmi les Brics, des pays qui ont longtemps bluffé les Occidentaux. Jusqu’en 2008 on croyait même à la théorie du découplage. L’histoire a depuis démontré que les économies sont plus que jamais interdépendantes et, surtout, que ces nouveaux tigres continent à manger dans la main des vieux lions. Car ils tirent leur croissance des exportations vers le monde occidental. Alors si, aujourd’hui, le rythme de leur croissance ralentit, c’est surtout parce que leurs meilleurs clients, les Etats-Unis et l’Europe, surtout, sont encore convalescents.

Nous sommes toujours dans une phase de synchronisation des économies selon Alexandre Kateb de Compétence Finance. C’est encore plus sensible sur le plan financier : les bourses des pays émergents reculent depuis plus d’un mois, tandis que Wall Street progresse. La Fed, en laissant entendre que la fin de l’assouplissement monétaire approche, a fait rentrer à la maison, c’est-à-dire aux Etats-Unis, les capitaux flottants. « Les marchés des pays émergents sont les premiers à souffrir du reflux des liquidités » poursuit Alexandre Kateb.

Avec ce ralentissement, les Brics sont-ils en train de se rapprocher des pays dits matures, et de se laisser gagner par la léthargie de l’économie européenne ?

C’est ce que nous souffle le chiffre de la consommation électrique. En 2012, les Brics en ont consommé autant que les pays du G8. Le niveau de vie dans ces deux grands blocs serait-il en train de s’homogénéiser ? Pas vraiment. Rapporté à chaque individu, la consommation d’électricité est encore extrêmement basse dans certains pays, comme la Chine et l’Inde. Les pays émergents ont donc encore du chemin à parcourir et ils conservent un extraordinaire potentiel de croissance.

D’après le FMI, leur croissance restera supérieure à celle des pays développés pendant les cinq prochaines années. Il y a aujourd’hui un passage à vide, mais pas de coup d’arrêt, à leur développement porté par leur démographie. Par ailleurs, dixit Alexandre Kateb, il faut bien faire la distinction entre la Chine, deuxième économie du monde et les autres membres des Brics. La Chine a les moyens de relancer son économie, mais elle préfère opter pour un autre modèle qu’elle est en train d’expérimenter, en prenant le risque de voir ses exportations baisser.

Ces Brics aujourd’hui moins flamboyants, ne sont-ils pas en train de se faire doubler par de nouveaux émergents ?

C’est vrai qu’ils ne font plus la course en tête. De nouveaux pays affichent des taux de croissance bien supérieurs, comme les Philippines ou l’Indonésie. Mais ils restent de par leur masse, en population, en richesses, des locomotives régionales. La Chine mais aussi le Brésil, l’Inde, et l’Afrique du Sud, jouent chacun dans leur région un rôle moteur pour les pays voisins. C’est à chacun d’entre eux de corriger maintenant le tir au niveau national pour retrouver de la vigueur, en attendant le retour des clients européens.

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